Le gouvernement doit présenter son dispositif pour bloquer l’accès des sites porno aux mineurs d’ici à la fin de l’année. En attendant d’en découvrir les contours, Thomas Rohmer, directeur de l’observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, pousse les parents à s’impliquer sur ces sujets.

Le gouvernement doit présenter dans les prochains jours le référentiel technique du dispositif qu’il entend imposer aux sites pornographiques pour vérifier l’âge de leurs visiteurs et faire appliquer la loi interdisant leur accès aux moins de 18 ans d’ici à la fin de l’année. Invité de RTL Midi, ce lundi 6 février, Thomas Rohmer, directeur de l’observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique, y voit « pour l’instant seulement une déclaration d’intention ». « Aujourd’hui, on attend de voir, étant donné que l’on n’était pas vraiment prévenus, en quoi consistent ces dispositifs, au regard de ce qui existe déjà au final », a-t-il expliqué.

D’après lui, « il existe au niveau mondial pas mal de dispositifs qui sont utilisés pour contrôler l’âge, car c’est l’objectif, pouvoir s’assurer que les personnes qui vont sur ces sites sont bien majeures. Il y a des sociétés positionnées sur ses sujets depuis mal d’années. La secrétaire d’État Charlotte Caubel avait évoqué la possibilité d’utiliser la carte bleue en attendant qu’on trouve un dispositif. Là, on a appris qu’il y avait des choses qui allaient être annoncées », a-t-il poursuivi.

Plus largement, le spécialiste de l’éducation numérique estime « qu’il y a une nécessité que les parents s’emparent de ces sujets le plus tôt possible, car en l’état actuel des choses, c’est quasiment impossible qu’un enfant échappe à ce piège ». Thomas Rohmer relève à ce propos « deux types de populations », d’une part « les tout petits qui peuvent tomber malencontreusement sans l’avoir cherché sur ces contenus et pour lesquels on sait que ça occasionne un traumatisme souvent important », et d’autre part « les adolescents qui sont toujours allés chercher ce type d’image, au cœur du processus adolescent » et pour lesquels « l’idée n’est pas d’aller empêcher ça, mais peut-être plutôt d’organiser un contre-discours via l’éducation sexuelle qui n’est pas suffisamment déployée dans notre pays ».

 

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