La pratique, qui se répand, peut conduire à la prostitution, alertent deux associations de protection de l’enfance sur le réseau Tik Tok.

Faut-il interdire Tik Tok ? C’était le débat il y a peu. L’application de partage de vidéos courtes était pointée du doigt pour exacerber le narcissisme et l’hypersexualisation des ados. Officiellement, le réseau a fait le ménage.

Il proscrit désormais la diffusion de « tout contenu qui présente, encourage ou glorifie le racolage », « les discussions ou images à caractère sexuel, les services sexuels ».

Deux associations, l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open), et Agir contre la prostitution des enfants (ACPE) vont aujourd’hui plus loin en lançant sur la plateforme une campagne de sensibilisation.

Les utilisateurs sont invités à répondre à un quiz : « Poster un challenge sexy sur les réseaux sociaux ? Réponse A : À l’aise : Réponse B : C’est pas mon truc » ; « Demander un nude à quelqu’un ? Réponse A : Évidemment ! Réponse B : J’évite ». Avec, à la clé, quelques conseils.

« Nous ne sommes pas là pour juger de la pratique qui consiste à envoyer des photos dénudées à un petit ami. Nous voulons juste attirer l’attention sur la nécessité d’être vigilant quand on partage du contenu », explique Thomas Rohmer, président de l’Open. Le risque, c’est qu’un ex-petit ami, pour se venger, « pour briller dans sa communauté », rende les photos publiques.

C’est aussi, parfois, contre quelques euros, la porte d’entrée dans la prostitution, qui concernerait entre 6 000 et 8 000 enfants en France. « J’ai en tête l’exemple d’une petite fille de 10 ans dans le Val-de-Marne », raconte Thomas Rohmer. Ce n’est pas possible. « Nous avons besoin de tous nous mobiliser, sans verser dans le moralisme qui ne sert à rien ».

 

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