Sur YouTube, les enfants mis en scène dans des vidéos sont de plus en plus nombreux. Cette pratique inquiète certains organismes, qui souhaitent qu’il y ait un véritable encadrement juridique  autour de cette activité qui peut rapporter des milliers d’euros par mois.

Il n’est pas rare de voir des enfants déballer des cadeaux sur YouTube. Cette pratique, communément appelée « unboxing », suscite de nombreuses inquiétudes, en particulier sur la légalité des conditions de travail des jeunes « acteurs » mis en scène.

Le 24 mai, l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (Open) a saisi la justice sur la question du travail illégal des enfants autour de l' »unboxing », comme le rapporte LCI.

Le jeudi 7 juin, la sénatrice socialiste Michelle Meunier a interpellé la ministre du Travail Muriel Pénicaud sur le sujet.

Selon Le Monde, la sénatrice a demandé « expressément » à la ministre, à travers une question publiée au Journal Officiel, « d’étendre la législation encadrant le travail des mineurs de 16 ans pour les professions du spectacle, de la publicité ou de la mode à la production de vidéos destinées à la diffusion sur les plateformes en ligne ».

« Ils sont privés de toute activité de loisir, de vie sociale »

Malgré le fait que l' »unboxing » se rapproche davantage d’un travail que d’un loisir, un vide juridique entoure cette activité. Les chaînes YouTube familiales se développent sans cesse en France.

On y découvre le quotidien des familles, en plus des vidéos sur le déballage de cadeaux. Un reportage diffusé sur M6 en 2016 a révélé qu’une telle chaîne pouvait rapporter des dizaines de milliers d’euros par mois.

L’association Open veut que les jeunes « acteurs » puissent bénéficier du statut « d’enfants du spectacle ». « Cela permettrait aux enfants d’avoir des conditions de tournage adaptées à leur âge et de toucher les revenus qui leur sont dus », a affirmé le président de l’Observatoire à l’association.

[Open se penche actuellement sur l’impact psychologique et physique que peuvent avoir les tournages sur les enfants, en particulier si les chaînes en publient quotidiennement.

« Nous considérons qu’il y a un vrai danger psychologique et physique pour les enfants. À raison d’une vidéo par jour, ils sont privés de toute activité de loisir, de vie sociale. C’est tout un équilibre qui n’est plus préservé », a déclaré Me Christine Aubague, avocate de l’association, sur LCI.

 

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