Fin mai, une association de protection de l’enfance rouvrait le débat en épinglant pour travail illicite des chaînes YouTube mettant en scène des enfants.

Après l’alerte émise le mois dernier par une association de protection de l’enfance à propos des chaînes familiales sur YouTube, la sénatrice socialiste de Loire-Atlantique Michelle Meunier a interpellé la ministre du travail, dans une question publiée au Journal officiel jeudi 7 juin « au sujet des enfants utilisés dans les vidéos à portée publicitaire sur Internet ».

La sénatrice, par ailleurs vice-présidente de la commission des affaires sociales du Sénat, demande « expressément » à Muriel Pénicaud d’étendre la législation encadrant le travail des mineurs de 16 ans pour les professions du spectacle, de la publicité ou de la mode à la production de vidéos destinées à la diffusion sur les plateformes en ligne. Le député MoDem de Savoie Patrick Mignola a également déposé une question en ce sens le 5 juin.

Fin mai, l’association Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN) a saisi à ce sujet le Conseil national de la protection de l’enfance (CNPE), un organe consultatif auprès des ministères dont fait partie Michelle Meunier.

L’OPEN défend que, dans certains cas, les vidéos réalisées par des enfants au sein de chaînes YouTube familiales ne sont pas uniquement une activité de loisir, mais également un travail à ce jour non encadré. Une saisine qui a convaincu la parlementaire de s’intéresser au cas des mineurs sur YouTube.

 « Ces chaînes de vidéos, diffusées par les acteurs majeurs du secteur, mettent en scène des enfants, parfois très jeunes, dans des activités du quotidien apparemment anodines. Elles cumulent des millions de vues. La forte mise en valeur de produits ou de marques laisse penser que ces vidéos pourraient être assimilées à des publicités, estime Michelle Meunier dans sa question à la ministre. En outre, elles peuvent générer des revenus conséquents aux parents des enfants filmés. Les conditions dans lesquelles ces vidéos sont préparées, tournées et diffusées interrogent les professionnels de l’enfance. » 

En l’absence de réponse à propos de ce vide juridique « qu’il faut combler au plus vite », la sénatrice n’exclut pas de travailler à « une proposition de loi ».

 

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