Le fait d’échanger des contenus à caractère sexuel (photos, vidéos) est une pratique qui ne cesse de prendre de l’ampleur. Les dernières évolutions observées sur le terrain font état d’un rajeunissement important de l’âge des pratiquants, que l’on peut clairement mettre en lien avec la précocité d’accès au premier smartphone, qui intervient désormais avant le collège en moyenne en France.

Questionner le sens de cette démarche avant de juger

En tant qu’adulte, il est tout à fait légitime de s’inquiéter d’un tel phénomène à l’heure où l’on sait que tout ce qui est publié en ligne est quasi impossible à faire disparaître. Pour autant, de nombreuses études sociologiques tendent à démontrer que cette pratique est souvent plus réfléchie et obéit à un rituel d’engagement pour pallier au sentiment d’insécurité que véhicule la rencontre physique. Il s’agit donc d’une stratégie souvent plus réfléchie qu’il n’y paraît.

Sans nier l’existence de certaines situations qui peuvent déraper, l’enjeu en tant qu’adulte consiste à éviter de moraliser ou de juger à la hâte un phénomène qui nous échappe. La raison est simple : au regard des millions de nudes échangés chaque jour dans le monde, dans les faits, peu d’entre eux sont rediffusés. Par ailleurs, les multiples témoignages recueillis par les équipes de l’OPEN que ce phénomène concerne également de plus en plus d’adultes qui s’adonnent à cette pratique.

Prévenir une éventuelle rediffusion et s’assurer du consentement mutuel.

S’assurer que ce processus de séduction a été réalisé sans contraintes et éviter le partage non consenti des images demeurent les messages clés à faire passer aux adeptes de cette démarche.Ce constat, comme tant d’autres, renvoie à la nécessité urgente de mettre en place une éducation aux médias digne de ce nom dans notre pays. L’enjeu est de se focaliser sur le transfert des compétences psychosociales, avec pour objectif de permettre à nos enfants d’acquérir des compétences relationnelles leur permettant de faire face à des situations problématiques et de les gérer sans tomber dans l’excès ni la violence.

Pour aller plus loin :

Cet article a été réalisé par l’OPEN pour le n°452 de « La voix des Parents » dans le cadre de notre partenariat avec la PEEP.

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