Nocivité des ondes : entre alarmisme ou principe de précaution, quelle position adopter ? Faisons le tour des principales études.

Au cours des années 2005/2010 de nombreuses associations de consommateurs n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics quant à une éventuelle dangerosité des antennes-relais.

Toutefois, il est très difficile pour les consommateurs que nous sommes d’y comprendre quelque chose ou de se faire un avis précis.

Alors comment réagir et devons nous protéger nos enfants ?

Des études nombreuses aux conclusions diverses :

Depuis plus de dix ans les études cherchant à prouver ou infirmer l’impact des ondes électromagnétiques sur notre santé ont tendance à se multiplier. La gageure, pour le consommateur réside dans sa capacité à comprendre et pouvoir faire le tri dans toutes ces informations.

Toutefois au cours de cette année deux résultats d’études méritent que l’on s’y attarde.

La première d’entre elle est américaine et réalisée par le NPT (Programme national de Toxicologie Américain) qui a publié des résultats préliminaires dont les résultats définitifs seront connus à la fin de l’année 2017.

Les débuts de conclusions communiqués le 27 mai 2016, nous informent d’un lien avéré entre exposition importante au ondes électromagnétiques et l’augmentation de l’apparition de certaines tumeurs (cerveau et cœur).


Mais avant de prendre panique, il est important de relativiser ces résultats car :
> Il ne sont que partiels et nous ne connaitrons les résultats définitifs qu’à la fin de l’année 2017 ;
> Les tests ont été faits sur des souris et des rats et il restera donc à démontrer qu’il en va de même sur l’homme ;
> Le niveau de DAS * (voir encart) auquel ont été soumis sur tout leur corps les rongeurs est très supérieur à celui que nous absorbons théoriquement au quotidien. ( 1,5 à 6 w/kg contre 0,08 w/kg selon la norme européenne).

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Les ondes peuvent être dangereuses pour les enfants selon l’Anses :

Une autre étude réalisée cette fois par l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) publiée en juillet 2016 met en garde contre l’exposition aux ondes des jeunes enfants en particulier en ce qui concerne celles émises par les téléphones mobiles, les babyphones, les tablettes et autres objets connectés.

En effet cette dernière conclue à « un effet possible sur les fonctions cognitives des enfants » (mémoire, attention, fonctions exécutives…).

Les experts ont également mis en avant de possibles effets négatifs sur le bien-être, l’anxiété, le sommeil mais qui doivent être mis en perspective avec l’utilisation intensive des mobiles par les enfants.

En résumé les téléphones sont certainement plus responsables que les ondes elles-mêmes selon cette étude.


Quelques situations étranges dont on ne parle jamais …

Certains constats réalisés de manière empirique peuvent toutefois sembler étranges et nous interpeler.

Les mesures globalement faites par les constructeurs de téléphones en laboratoire ne sont pas faites en condition réelle d’utilisation et ont pour conséquence de fausser les résultats.

C’est le cas notamment concernant les mesures d’exposition aux ondes réalisées avec le kit oreillettes filaire.

Ce kit qui est proposé systématiquement lors de l’achat d’un téléphone mobile réserve quelques surprises lorsque l’on effectue des mesures. En effet, le fil qui est en métal se comporte comme une antenne ; qui plus est les tests officiels réalisés le sont sur des mannequins dont l’oreille est plate alors que nous avons tous constaté que la cavité interne de nos oreilles est creuse.

Ce postulat ne peut que conduire à des mesures qui semblent inexactes et ne reproduisent en aucun cas les situations réelles d’utilisation des kit oreillettes.


C’est également le cas pour l’utilisation des téléphones en situation réelle :

Par ailleurs, l’ensemble des notices « constructeur » fournies préconisent une utilisation du téléphone mobile située à une distance allant de 0,5 à 2,5 cm du corps. Ce qui en d’autres termes signifie que les mesures effectuées pour mesurer le DAS de chaque terminal sont effectuées dans ces conditions qui sont bien éloignées de la réalité. Qui croise souvent dans la rue des personnes qui téléphonent en tenant leur combiné éloigné de 2 cm du corps ?


Les porteurs de lunettes plus exposés aux ondes :

Lorsque l’on mesure le DAS des personnes qui portent des objets métalliques (lunettes, boucles d’oreilles etc…) sur elles lorsqu’elles téléphonent, on constate immédiatement une augmentation significative de ce dernier.

En effet, les objets métalliques ont tendance à se comporter comme des sortes d’antennes et par conséquent à amplifier les ondes.

Il est étrange de constater qu’aucune mesure de précaution ne soit proposée concernant cette utilisation des terminaux mobiles. Après tout si l’on considère uniquement les porteurs de lunettes cela ne concerne que 23 millions de personnes dans notre pays !

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Peut-on se fier au DAS pour bien choisir son mobile ?

Pour pouvoir répondre à cette question il est important de rappeler ce qu’est le DAS :

DAS ou débit d’absorption spécifique correspond à l’exposition maximale d’un utilisateur dans les pires conditions de réception et non son exposition moyenne aux ondes dans les conditions réelles d’utilisation.

De facto les mesures sont réalisées en faisant fonctionner l’appareil à sa puissance maximale selon une norme européenne (2 W/kg).

Alors quel impact sur le choix de son mobile ? Tout simplement il serait important de revoir l’ensemble de ces normes et mesures afin de tenir compte de l’utilisation du mobile en condition réelle.

En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, acheter un téléphone mobile à faible DAS ne garantit pas une faible exposition aux ondes dans la mesure ou il faut tenir compte de l’environnement dans lequel il est utilisé. Un téléphone à faible DAS mais captant mal le réseau peut ainsi émettre plus d’ondes qu’un mobile ayant un DAS plus élevé mais captant bien le réseau auquel il est lié.

Ainsi la sensibilité au réseau de son mobile s’établit en fonction de la configuration dans laquelle vous l’utilisez. Pour faire simple, moins votre mobile capte un réseau, plus il émettra d’ondes vous exposant ainsi de manière très intense.

A titre d’exemple, même si vous utilisez le téléphone affichant le plus faible DAS du marché, il suffit que vous l’utilisiez dans une configuration non optimale comme dans un train ou une voiture et votre téléphone émettra  200 à 300 fois plus d’ondes qu’en plein cœur de la ville où vous résidez.

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Pendant que les scientifiques se battent , la justice avance …

En attendant que des preuves scientifiques incontestables soient démontrées, il peut être utile de rappeler l’avis de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) qui a décidé en 2014 de classer le téléphone mobile dans la « catégorie 2B », c’est à dire comme étant possiblement cancérogène pour l’homme. Cette décision s’est appuyée sur des études épidémiologiques qui démontraient un risque accru de l’apparition de certaines tumeurs du cerveau.

Mais des avancées importantes en matière de protection aux ondes ont pu être constatées ces derniers temps.

En effet, la justice française a reconnu en 2015 pour la première fois l’existence d’un handicap directement lié à une hypersensibilité aux ondes électromagnétiques.

Par ailleurs, une loi qui entre en vigueur au 1er janvier 2017 imposera prochainement aux employeurs de prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger leurs salariés à l’exposition aux ondes électromagnétiques.

Vous l’aurez compris ce débat qui dure déjà depuis plus de 15 ans, n’a pas fini de nous surprendre.

En attendant que les choses soient scientifiquement et définitivement tranchées dans un sens ou dans un autre, il nous semble que le législateur devrait mieux informer et sensibiliser le grand public à ces problématiques. A l’heure ou les enfants sont équipés de plus en plus jeunes et les adolescents dorment avec leur mobile sous l’oreiller il est grand temps que nous adoptions tous quelques principes de précaution !

Pour en savoir plus sur les ondes nous vous invitons à regarder l’excellente émission, on n’est pas que des pigeons sur cette question.