Rentrée scolaire, nouvel âge, nouvelles demandes. « Puis-je avoir Snapchat ? », « tout le monde est sur TikTok ! » : pour de nombreux parents, la question des réseaux sociaux surgit tôt… parfois dès l’entrée au collège.

Faut-il dire oui ? Non ? Attendre ? Et surtout : comment décider ?

En France, la majorité numérique est fixée à 15 ans. En dessous, le consentement parental est requis. Mais dans les faits, l’entrée sur les réseaux se fait souvent plus tôt, avec ou sans encadrement. Ce n’est pas un détail juridique : c’est une question éducative.

Accepter l’accès aux réseaux sociaux ne se réduit pas à une réponse binaire. C’est l’occasion de poser une décision en responsabilité, au sein d’un processus plus large : celui d’un accompagnement, d’un dialogue, d’un cadre qui peut évoluer avec l’âge, la maturité et les usages.

Les réseaux sociaux exposent à des contenus parfois problématiques, à des effets de comparaison, de surconnexion, voire d’isolement. Mais ils sont aussi des espaces d’expression, de lien et de culture, dans lesquels les adolescents explorent et affirment leur identité.

Soutenir cette exploration, c’est ouvrir un espace éducatif fort, où l’on nomme ce qui attire, ce qui inquiète, ce qui interroge. Ce n’est pas tout contrôler, ni tout interdire, mais accompagner la régulation dans un climat de confiance. L’enjeu est alors moins de protéger les jeunes de tout, que de leur permettre de se protéger eux-mêmes… et de revenir parler s’ils rencontrent une difficulté.

À retenir

Accéder aux réseaux sociaux n’est pas une bascule soudaine, mais un processus à accompagner.
Plus que de trancher pour ou contre, il s’agit d’ouvrir un espace éducatif où les règles font sens, parce qu’elles se discutent. Autoriser un usage, c’est permettre à un jeune de grandir en confiance, de nommer ce qu’il vit, d’exprimer ce qu’il ressent. C’est moins dire “oui” ou “non”, que dire “je suis là, même quand tu me dis que tu n’as pas besoin de moi.”

Pour aller plus loin : Des ressources pour réfléchir, dialoguer, accompagner

Cet article a été rédigé par Arnaud Sylla, psychologue clinicien et membre du comité d’experts de l’OPEN.