Peut-être avez-vous déjà croisé ce terme, ou peut-être est-ce la première fois que vous le lisez. Dans tous les cas, vous savez sûrement de quoi il s’agit.

Une notification pendant le repas, un « scroll » rapide d’écran durant le bain, un appel professionnel urgent en plein jeu… Quand on parle des écrans dans l’enfance, on pense souvent à l’enfant qui les utilise. Et c’est bien normal de se demander quels effets ces outils peuvent avoir sur lui. Mais il existe une autre dimension, plus discrète, que l’on reconnaît parfois avec un peu d’embarras : nos propres usages d’adultes.

C’est là que le mot technoférence prend tout son sens. Il s’agit de la contraction entre « technologie » et « interférence ». Dans les recherches scientifiques, ce terme désigne tous ces moments où, sans forcément le vouloir, nous laissons nos écrans s’inviter dans nos interactions avec nos enfants. Les chercheurs commencent à explorer l’impact de ces interruptions sur la relation parent-enfant. Une chose est sûre : elles créent de petites coupures qui peuvent, à la longue, générer de petits malentendus au quotidien.

Alors, en tant que parent, que faire ? Se culpabiliser ? Se dire qu’on est nul ? Partir vivre en zone blanche ? Heureusement, non !

Un premier pas peut être d’observer quand et comment l’écran prend place dans la relation avec son enfant. Est-ce dans des moments particuliers ? À quel besoin cela répond-il ? Et existe-t-il une autre manière de répondre à ce besoin ?

Il y a de nombreuses façons de réduire la technoférence au quotidien. L’essentiel est de trouver celles qui sont réalistes pour sa propre famille.

Par exemple, on peut instaurer de courts temps clarifiés dans la journée. Pendant quelques minutes, j’annonce que je ne suis pas disponible car je prends du temps pour mes activités d’adulte sur mon écran. Puis, pendant quelques minutes, je suis pleinement présent avec mon enfant, sans distraction. Je coupe la sonnerie, je pose le téléphone hors de portée, j’active le mode avion… Bref, je cherche à installer un équilibre, fait de moments de disponibilité et d’indisponibilité assumée.


Cet article a été rédigé par Coraline Schoenacker, psychologue clinicienne et membre du comité d’experts de l’OPEN.