D’après un sondage réalisé par le numéro un de l’assurance affinitaire, SFAM : 1 parent sur 10 entend désormais ajouter un smartphone à la liste de fournitures de la rentrée scolaire.

Le confinement aura-t-il contribué à ancrer définitivement le numérique dans le quotidien des enfants ? Désormais habitués à suivre leur scolarité sur la plateforme Ecole directe ou à former des groupes WhatsApp pour préparer des exposés, les plus jeunes disposent en effet de redoutables arguments pour convaincre leurs parents de leur offrir un cadeau high-tech.

Le smartphone pourrait même devenir un « cadeau rituel d’entrée au collège ». D’autant que l’âge moyen d’obtention de son premier téléphone portable ne cesse de reculer en France, comme le révèle Le Monde. En effet, une enquête de Médiamétrie pour l’Observatoire de la parentalité et de l’éducation numérique (OPEN), réalisée en 2019, révélait que pour les enfants âgés de 0 à 14 ans possédant un smartphone, le premier portable avait été acheté à 9,9 ans en moyenne. À peine un an plus tôt, en 2018, une étude de Bouygues/CSA plaçait quant à elle l’âge du premier téléphone à 11 ans et demi !

Les parents semblent en avoir pris bonne note de cette évolution puisque selon un sondage SFAM réalisé en 2019, 1 parent sur 10 comptait ainsi ajouter un smartphone à la liste de fournitures de la prochaine rentrée. Plus surprenant encore, 59 % d’entre eux estiment que la 6e est le moment idéal pour offrir un smartphone à leurs enfants.

Encadrer les usages

Si le prix arrive en tête des critères prévalant dans le choix du premier téléphone de leurs petits, les parents ne semblent pas souhaiter lésiner sur les moyens. Une grande majorité d’entre eux (91 %) prévoyait en effet d’offrir un téléphone d’une valeur de 200 € à 400 €, et près de 1 parent sur 10 se disait même prêt à dépenser 400 €, voire plus de 500 €.

Mais que feront les enfants de leur nouveau gadget ? Selon l’enquête menée SFAM, 46 % s’en serviront avant tout pour converser (appels et tchats) ou rester connectés grâce aux réseaux sociaux (20 %). D’autres en profiteront pour jouer aux jeux vidéo (12 %), écouter de la musique (11 %), surfer sur internet (7 %) et prendre des photos et vidéos (4 %).

Dans ce contexte, la question de l’éducation à l’usage responsable du smartphone est logiquement au cœur des préoccupations des parents. Selon l’enquête SFAM, ils sont 46 % à déclarer imposer des règles d’usage pour l’encadrer. Et si près d’un tiers (29 %) laissent leurs enfants totalement libres sur le sujet, la majorité des parents comptent imposer des limites quant au temps passé sur le téléphone. Pour 56 %, leurs enfants ne doivent pas dépasser une heure d’écran par jour, tandis que 19 % ont fixé la limite à deux heures par jour. Enfin, 25 % des parents laissent leurs enfants libres de consulter leur téléphone à loisir.

« Doudou virtuel »

Avec la généralisation du smartphone chez les collégiens, la question des usages pourrait tout de même se retrouver au centre des débats dans les années à venir, de nombreux experts appelant les parents à la prudence.

En effet, si l’addiction au smartphone n’est pas reconnue comme telle, le dispositif peut agir « comme un doudou virtuel. À tel point que quand on en est coupé, on peut éprouver de l’angoisse, un sentiment d’abandon », prévient Laurent Karila, addictologue et porte-parole de l’association SOS Addiction.

Il faut également se méfier de l’impression de performance accrue que peut donner l’hyperconnexion. « L’idée que les étudiants ne possèdent plus la capacité de concentration suffisante pour lire des livres sérieux s’est généralisée dans les universités américaines », alerte le sociologue Frank Furedi.

Il pourrait être toutefois inutile d’interdire purement et simplement le téléphone portable aux enfants. Alors que « le problème n’est pas tant la surdose d’information que l’impression de perdre le contrôle », le neuroscientifique Jean-Philippe Lachaux plaide pour le développement d’une forme de « sens de l’équilibre attentionnel » afin de faire face à la surcharge d’information et de sollicitations. Un conseil à ne pas perdre de vue.

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